jeudi 9 octobre 2008

Petites anecdotes hospitalières en vrac


"Si tu veux contacter la biologiste de garde, appelle dans la chambre de l'interne de CMF, elle est plus souvent là-bas qu'au labo"

A l'hôpital de S... , aux urgences gynéco, la sonde d'échographie endovaginale vibre légèrement quand on allume l'appareil (ils l'ont peut-être changée, depuis...).

Au staff de gynéco, le chef de service tape sur les PH, qui allument les chefs de clinique, qui tancent les internes de spé, qui se posent des questions sur les comportements des sages-femmes, qui critiquent les élèves sages-femmes, et tout ce monde secoue l'interne en MG et explose l'externe, qui n'a plus qu'à se jeter par la fenêtre. (Et c'est comme ça tous les matins à 8h).

Il y a des croissants le dimanche matin dans la salle de régulation du SAMU.

Seuls certains professeurs agrégés peuvent porter le col de leur blouse relevé.

La nuit, le pédiatre de garde aux urgences pédiatriques, c'est un interne de médecine générale.

Il y a plus d'examens demandés en urgence la veille de la visite du chef de service.

La secrétaire est un des pivots du fonctionnement hospitalier. Sans elle pas de dossier. Même si tu as pu avoir une consultation hyper-urgente dans l'heure avec un des plus grands pontes du CHU, il te faudra patienter qu'elle tape le courrier pour savoir ce qu'avait ton patient. Il y en a même une qui changeait les notes de stage des externes quand elle trouvait que les profs notaient trop large. (si, si, authentique !).

Il faut garder sa blouse (même souillée) pour aller manger à l'internat, sinon, la nourriture risquerait d'être saine, et en plus, après le repas, tes soins risqueraient d'être propres.

Let's sing the blues together



En faisant mon placard, j'ai retrouvé une des blouses que je portais à l'hôpital il n'y a pas si longtemps que ça. Taille XXL, poches immenses dignes des meilleurs tours de close-up de David Copperfield. J'essaie de me souvenir de tout ce que je rangeais dans ce bureau portatif : je vous présente donc la star de ce soir, ma blouse ! (applaudissements pour la version "stage en médecine interne", s'il vous plait).

Poche droite :

Stéthoscope qui s'accroche partout
Marteau pour réflexes (surtout le réflexe de retrouver la partie ronde qui n'arrête pas de se dévisser et qui tombe en rebondissant dans les couloirs)
1 ou 2 paires de gants
1 tube de vaseline
1 paire de ciseaux
1 rouleau de sparadrap
1 pince à clamper (mieux que les dents pour décoincer les bouchons des perfs !)

Poche gauche :

Agenda de 200 pages fermé par un élastique: aide-mémoire, deuxième cerveau, pour tout savoir de toute la médecine qu'il faut savoir dans une chambre d'hôpital, seul à 3h du matin devant un papy qui décompense et qui devient tout bleu alors qu'il n'y avait même pas de la soupe aux schtroumpfs au menu du soir...  (de la poso du spasfon au bilan de l'anémie, de la prise en charge de l'embolie aux normes des labos)
Annuaire abrégé de l'hôpital, avec les bips utiles en cas de grosse panique (urgences, anesthésiste, portables du chef de clinique...) même si on sait qu'ils ne se déplacent jamais (!).
Réglettes diverses : à ECG, EVA, surface corporelle, Cockroft, IMC, semaines d'aménorrhées...
Quelques compresses

Poche poitrine gauche :

Stylos (à ne pas prêter, sinon adieu...)
Crayon
Mètre-ruban
Epingle à nourrice
Abaisses-langues
Fil nylon pour les pieds diabétiques
Carnet de pages blanches pour prendre des notes, n° de tél, avis du spé...
Badge (pochette plastique à rendre à la fin du stage, attention !)
et le bip les soirs de garde

Sur le chariot de visite, mais le plus souvent dans les mains :

Un dictionnaire des médicaments (Dorosz, of course)
Un guide de thérapeutique
Ouf !

J'ai peut-être oublié deux trois bricoles... En tout cas je suis sûr d'avoir oublié de peser combien cela pouvait faire !

mercredi 1 octobre 2008

Evel an Ankoù heoliet

 Ce qu'il y a de bien dans nos régions méditerranéennes, en début d'année scolaire, c'est que l'on rencontre plein de gens qui déménagent pour mettre leurs problèmes au soleil. On ne sait jamais, peut-être qu'avec une mine bien bronzée, tout changera... Malgré le succès de films comme "Bienvenue chez les Ch'tis", il persiste bien une attirance compulsive vers un certain nombre de clichés météorologiques. Le ciel bleu, la végétation vert sombre, la mer azur, plate et sans marée, les cigales (qui, il faut le rappeler, ne chantent que deux mois par an) et le pastis existent bel et bien, mais peuvent n'être qu'un miroir aux alouettes.

C'est comme cela que j'ai fait la connaissance de l'histoire bretonne de l'Ankou, le collecteur des âmes des défunts dans sa charrette grinçante, mais d'une manière un peu particulière.

Elle a toujours vécu en région parisienne et vient juste de prendre sa retraite. Elle n'a pas de famille la retenant là-bas et vit en couple avec un breton depuis plusieurs années. Ils ont donc décidé de tout planter pour venir vivre des vacances perpétuelles sous le soleil. Ce n'est pas facile tous les jours, il a un caractère bien trempé. Il est veuf depuis quelques années, mais dans sa maison, son ancienne femme est toujours présente. Ses robes sont toujours dans la penderie, son sac de plage est encore prêt à partir, son bol et son chocolat (la même boîte qui n'a plus été ouverte depuis...) sont prêts pour le petit déjeuner et on ne refait pas la peinture car ce sont ces couleurs-là qu'elle avait choisies. Du coup, il est un peu difficile de refaire une place en tant que femme dans ce lieu (!). Réfléchissant avec mes pauvres cases méditerranéennes, évoquant une souffrance liée à un deuil pathologique, je pose naïvement la question de toutes ces persistances d'objets de la défunte. "Mais c'est à cause de l'Ankou, on ne sait jamais quand il va passer, alors on laisse tout en l'état".... Qu'es aquò qu'aqueste bestiòla ...? me dis-je donc méridionalement... J'ai donc appris plein de choses sur les légendes de la lande bretonne et de ce faucheur d'âmes. J'imagine donc maintenant toutes les maisons bretonnes remplies des affaires des défunts, que l'on ne touche plus de peur de faire rater le coche à l'âme en attente. 

Mais les vivants restants, ils les rangent où, leurs affaires ???

Merci au dictionnaire Freelang pour la traduction du titre.

الشباكية ( chebakia )

C'est la fin du Ramadan, et j'ai eu comme cadeau une assiette de ces gâteaux 100% huile-miel-amandes....
Mmmmh, ça me rappelle toute mon adolescence de l'autre côté de la Méditerranée. J'adore ce job !