Allez, dans la série des dédicaces, une très belle BD retrouvée dans le désordre de ma bibliothèque, en cadeau- réponse à un instantané savoureux de Borée...
Ernest oublie beaucoup de choses, il ne sait plus trop distinguer le présent du passé. C'est sûr que pour cet ancien banquier, essayer d'accorder un prêt à son fils qui veut lui faire manger sa soupe, la vie à son domicile devient problématique. On lui dégotte une jolie chambre, pas trop chère, dans une maison de retraite moderne, propre, bien organisée avec ses cours de gym, l'atelier cuisine ou la pause couture. Avec une émotion croissante, au fur et à mesure que la démence gagne son esprit, on le suit dans ses découvertes, dans ses déambulations, entouré d'une brochette d'anciens tout aussi paumés et attachants.
Paco Roca, jeune dessinateur espagnol, a beaucoup observé les mécanismes et les fonctionnements des maisons de retraites où il allait rendre visite à ses grands parents. Il déroule ce récit avec une très grande classe. C'est une sorte de miroir poétique et plein de rêve du film Cortex, de Nicolas Boukhrief, qui, bien que fascinant, est avant tout un film noir, un très bon thriller. Au contraire, Paco Roca arrive à donner dans chaque évènement, pourtant lourd et parfois douloureux, une vision légère, avec un humour toujours très respectueux des sujets du récit.
Deux évènements ont modifié pour longtemps ma vision de la maladie d'alzheimer : la participation (en tant que malade) à un jeu de rôle (aaahh les jeux de rôles des FMC...) où l'on m'imposait un soin et une admission en maison de retraite, et la lecture de ce livre. (en VO si vous êtes puristes, c'est savoureux)
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