En Italie, on ne dit pas "je suis médecin" mais "je fais le médecin" (faccio il medico). Comme si l'expression verbale reconnaissait clairement qu'il s'agit d'un rôle (social, humain, professionnel... peu importe, en fait). C'est la fusion entre l'être et le faire qui aboutit, je pense, à la déshumanisation possible de mon métier. N'est-elle pas là, la véritable maladie de Sachs ? En étant conscient que je joue à être médecin, je peux continuer à exister en tant qu'être humain.
(et si un jour je n'aime plus ce que je fais, je peux changer de rôle sans m'amputer d'une partie de mon être)
La manière de parler ne reflète-t-elle pas la manière d'exercer ce métier ?
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3 commentaires:
J'aime beaucoup ton blog qui s'attache énormément à la dimension humaine de la médecine, ce qui, bien souvent, manque (je pense notamment à ton article "Brûler dehors" et celui-ci).
"(et si un jour je n'aime plus ce que je fais, je peux changer de rôle sans m'amputer d'une partie de mon être)"
Très bonne analyse, bien que la reconversion ne doit pas être aisée quand toute sa vie on a fait que de la médecine :-)
Merci pour le compliment !
Effectivement, il peut être très difficile de changer de voie si l'on a bâti sa vie uniquement sur la médecine. Cela dit, je pense qu'il est vital de garder des portes ouvertes de curiosité sur le monde.
De plus, avec l'expérience à la fois universitaire (un doctorat, c'est pas rien, quand même) et humaine, tout devient possible : enseigner à n'importe quel niveau, vulgarisation médicale, journaliste, historien, écrivain, artiste, peintre, musicien, restaurateur, épicier, libraire, vendeur de produits bio, ouvrir un magasin d'aquariophilie, plagiste, animer un cours de théâtre... peut-être pas avec la même satisfaction financière, mais au moins en restant heureux et en accord avec soi-même.
C'est l'inconnu qui fait peur. En restant curieux, on peut défricher la jungle :-)
(parait même qu'y a qui font de la politique !!!)
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